En fait, je crois que si peu de gens mettent leur côté "mercantile" de l'avant, c'est parce que nous nous retrouvons sur un site qui met plutôt la passion à l'avant-scène.
Si quelqu'un lançait un site qui traiterait plus précisément du côté "économique" de la monnaie, de la spéculation autour des métaux, etc. nous y verrions probablement davantage d'interventions à saveur "mercantile", et moins d'anecdotes sur la valeur sentimentale de nos pièces et billets.
Quand à l'idée "qu'au Québec l'idée de faire du profit est toujours mal vu", je crois en effet que nous ressentons encore l'influence du jadis tout puissant "triumvirat" agriculture/langue française/religion catholique romaine qui se retrouve en filigrane de l'histoire des québécois dits "de souche".
C'est d'ailleurs vers ces assises que s'est retourné le peuple canadien-français après la défaite des Patriotes en 1837-38, comme si confronté dans son identité propre, le peuple se rassurait en se rabattant sur ses racines, sur les éléments qui ont forgé son identité.
D'ailleurs, à partir des années 1840, on voit apparaître des oeuvres "du terroir", des "romans de la terre" (
La terre paternelle de Lacombe,
Menaud maître-draveur de Savard,
Le survenant de Guèvremont...)...
Dans ces oeuvres, la salut passe par le dur labeur (agriculture, milieu rural), la fidélité à l'Église catholique, et tout ça bien évidemment dans la langue des premiers arrivants, la langue française.
En opposition, le diable est associé à la ville, lieu propice à tous les excès et les égarements, et à ses méchants commerçants, anglais pour la plupart, protestants par surcroît...
Je crois que nous subissons encore les contrecoups de cette mentalité où faire de l'argent équivaut en quelque sorte à renier son identité, à se perdre spirituellement, à trahir son passé, etc.
Toutefois, comme disait "Paul & Paul" (le trio duquel ont émergés les célèbres Ding et Dong): "Quand on est né pour un petit pain, faut pas s'imaginer qu'on peut faire des sandwiches pour tout le monde!"