Merci Andrelus,
Oui très intéressant, mais je ne trouve pas de réponses satisfaisante à la définition ou au pourquoi dans ce temps on utilisait la monnaie de compte et la monnaie de change... du moins je ne suis pas certain de ce que j'en comprends et comme j'aime bien comprendre les choses...
Comment expliquer que la pistole est aussi un Louis ? Il faut alors voir qu’à cette époque, les systèmes monétaires sont caractérisés par 2 types distinctifs de monnaie. La « monnaie de compte » dont fait partie la pistole, et qui est en fait, une « monnaie théorique » qui ne correspond pas à une « monnaie physique » particulière. Et, la « monnaie d’échange », qui est elle, la monnaie comme nous le concevons aujourd’hui. Soit celle qui vas de main en main et que l’on échange contre des produits ou services. À l’époque, les pièces de monnaie sont généralement désignées par l’effigie frappée sur une de ses faces sans rapport avec sa valeur monétaire, le louis en est une. Par exemple, si nous avions ce même système aujourd’hui au Canada, un 25 cents s’appellerai « caribou » il n’y aurait pas de valeur d’inscrite dessus et elle fluctuera selon la région du pays en fonction de l’inflation ou l’activité économique qui s’y déroule. Donc, notre caribou pourrait valoir 25 cents au Québec, 27 cents au Nouveau-Brunswick et 22 cents en Alberta... L’importance de la valeur d’échange d’une pièce était alors reliée directement à sa masse ( poids), et à son titre. Les divisions monétaires étaient donc basées sur le poids des pièces. La division des dénominations suivait alors des ratios et proportions basés sur la livre (489,506 g), le marc (½ livre ou 244,753 g), le denier (1,275 g) ou autres unités de poids utilisé à cette époque.
Les nombreuses guerres et conquêtes, ainsi que les échanges commerciaux réguliers, font que les monnaies circulent entre les pays (Italie, Portugal, France, Angleterre). Comme aujourd’hui, mais sans le contrôle d’un « système mondiale » pour fixer les taux de change ou autres du marché. Donc, les pièces, utilisées, données et/ou reçues lors d’une transaction sont alors pesées pour vérifier leur valeur. Tout le système d’échange reposant alors sur le poids de la pièce. Une fraude courante consistait à limer ou rogner les pièces d’or pour en retirer quelques grains de métal au pourtour. L’inscription d’un texte où de cannelures sur la tranche vint limiter cela. L’usure de manutention peut aussi à la longue, faire perdre du poids à une pièce. Autre « difficulté » bien réelle à l’époque, pour peser les pièces, l’utilisation de poids « réguliers » n’est alors pas pensable, puisque chaque pays ou même, régions à l’intérieur d’un même pays, a des systèmes de poids et mesures qui leur sont propres.
La méthode simple, et utilisée depuis plusieurs siècles pour vérifier le poids exact des pièces de valeurs (en or et dans une moindre importance en argent) est l’utilisation de poids étalon officiel nommée « poids monétaires », ou dénéraux, ou en anglais « coin weights ». Ces poids monétaires étaient principalement faits de cuivre ou d’alliages de celui-ci comme le laiton (cuivre x étain)ou le bronze (cuivre x zinc). Seules des personnes accréditées par les souverains, pouvaient en produire. Ils s’appelaient les « ajusteurs jurés » ce qu'était Anthony Giles, il apposait ses initiales sur les pièces comme les miennes...