Buy the coin, not the slabMême si elle est effectuée par des gens d'une extrême compétence, la gradation des pièces de monnaie demeure en partie subjective. Et, puisque la certification est encore un travail accompli par des humains, il y a risque d'erreur.
D'abord, Richard Snow, comme tout marchand de pièces rares et de grande valeur, profite en quelque sorte de ce risque d'erreur. Étant expert en la matière, ils achètent certaines pièces certifiées dont ils estiment que le grade n'est pas assez élevé afin de briser le sceau de certification et de renvoyer la pièce pour la faire certifier à nouveau en espérant un grade plus élevé. Pour certaines pièces, 1 point de grade supplémentaire représente beaucoup. Par exemple, 1-cent Flying Eagle MS-65 vaut entre 75 000 $ et 95 000 $. Si la pièce revient MS-66, sa valeur monte à 160 000 $ (Source: PCSG Price Guide). Certaines personnes peuvent même envoyé la même pièce à de nombreuses reprises afin de tenter d'obtenir le grade désiré.
Concernant la baisse de valeur pour certains grades tels que MS-63 à MS-65, les catalogues se fient beaucoup au Population Report des compagnies de certification afin de connaître le nombre de pièces certifiées potentiellement existantes. Le problème étant qu'une même pièce peut avoir été envoyée plusieurs fois à différentes compagnies (ou à la même) afin de tenter d'obtenir un grade plus élevé. Ces Population Report ont donc une importance de moins en moins élevée pour l'identification de la rareté et de la valeur monétaire à une pièce. Le fait également d'avoir de plus en plus de pièces MS-66 et + diminuent la valeur des pièces MS-63 à MS-65.
Concernant NGC et PCGS, il est faux de dire que les pièces sont mal gradées. Les critères de gradation de NGC/PCGS et de ICCS/CCCS sont simplement différents. Surtout pour les pièces de cuivre. Il n'est pas rare de voir des pièces NGC/PCGS de 1-cent canadiennes de grade MS-64 Brown. Alors que ICCS/CCCS ne donne presque jamais la mention Brown pour une pièce de 1-cent de grade MS-64. C'est d'ailleurs pourquoi les jetons coloniaux canadiens certifiées chez PCGS/NGC semblent souvent
sur-gradées. ICCS/CCCS se spécialisent dans les pièces canadiennes tandis que NGC/PCGS certifient énormément de pièces de tous les pays du monde. Les critères de gradation de NGC/PCGS sont les mêmes pour tous ces pays.
Buy the coin, not the slabIl y a effectivement de plus en plus de pièces qui sont certifiées, ce qui augmente l'offre alors que la demande n'augmente pas au même rythme, ce qui fait baisser la valeur de certains grades. Certains collectionneurs ayant des budgets un peu plus restreints peuvent donc maintenant acheter des pièces de qualité pour moins cher, ce qui est en soit une bonne nouvelle pour eux. À cet effet, il est faux de croire qu'il y a un manque de relève. Cette idée vient du fait qu'il y eu, au cours des dernières années, une baisse ou une stagnation des visites dans la majorité des petits et moyens salons numismatiques. Avec Internet, les enchères en ligne par les grands joueurs, l'information disponible au bout des doigts, la multiplication de l'offre, etc. les gens ont eu moins besoin de se déplacer pour acheter, poser des questions sur une pièce, discuter avec d'autres collectionneurs, etc. En vérité, il ne sait jamais vendu/acheté autant de pièces qu'aujourd'hui en 2019.
En bref, la gradation des pièces de monnaie a maintenant +/- 40 ans et elle évolue au fil des connaissances. Avant les compagnies de certifications, les pièces étaient évaluées par des adjectifs. D'ailleurs, dans plusieurs pays, la majorité des collectionneurs et des associations numismatiques n'adoptent toujours pas l'échelle Sheldon (1-70). Les adjectifs GEM, Choice UNC, etc. sont encore utilisés. Par exemple, une pièce VF-20 (Sheldon) n'est pas l'équivalent d'une pièce nommée Very Fine (VF) en
Australie. Son grade sur l'échelle Sheldon serait près de EF-40. PCGS ayant commencé la gradation des pièces Australiennes qu'en 2006, il y a encore de la réticence pour plusieurs collectionneurs pour passer à l'échelle Sheldon.
Voilà mon grain de sel.
SP67 a écrit :Tout ceci met en évidence quelques éléments clés : la connaissance et la pratique. Tout investissement doit se faire en connaissance de cause, sans quoi la déception sera au rendez-vous inévitablement. Il est essentiel d’avoir un minimum d’aptitude pour détecter les anomalies, que la pièce soit certifiée ou non, et de s'assurer de payer le montant juste pour une pièce. Tout le monde en sort gagnant avec les connaissances.
Très bien dit.