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L'histoire et la survie des pièces canadiennes en argent

Par Dot36    |   Mardi le 24 janvier 2012

Voici quelques données qui aideront à comprendre pourquoi les pièces ayant un contenu en argent sont moins présentes et seront sans aucun doute de plus en plus difficiles à trouver. Toutes les pièces de circulation, peu importe le métal utilisé, une fois frappées subiront de l’usure, seront endommagées, retirées de la circulation ou bien fondues. Quelques unes seront égarées ou perdues définitivement. En ce qui a trait aux pièces contenant de l’argent les principales raisons de leur disparition sont le rappel par la MRC et la refonte. La refonte est à l’occasion l’œuvre de la MRC mais le plus souvent ce sont d’autres parties qui s’occupent de la refonte pour des fins spéculatives ou tout simplement de commodité des stocks disponibles. Retraçons donc quelques uns de ces facteurs au cours des années. Tout d’abord quelques exemples de rappel par la MRC :

  1. Le 3 mai 1921 adoption de la loi autorisant la frappe d’une pièce en nickel de plus grand format. La MRC procède à la refonte de presque tous les 5 cents 1921 en argent. (Environ 400 exemplaires connus subsistent encore)
  2. Vers la fin des années 1910 et au début des années 1920 le gouvernement canadien se rend compte qu’il a trop frappé de pièces de 50 cents et que le marché est saturé. En effet les coffres de la monnaie (à cette époque la MRC n’existe pas encore c’est plutôt L’Hôtel de la monnaie qui est responsable d’émettre les pièces de monnaie) sont pleins de sorte que de 1921 à 1928 seule l’émission de 24 000 pièces suffise à la demande. En 1929 pour éviter que la population de l’époque doute de l’authenticité de pièces portant des anciennes dates à l’état neuf, l’Hôtel de la monnaie procède à la refonte de 500 000 pièces en inventaire et frappe de nouvelle pièce portant l’année 1929. On pense aujourd’hui que plus de 206 000 des pièces de 50 cents 1921 faisait partie de ce lot fondu ce qui expliquerait leur rareté.
  3. Un autre cas connu de rappel par le gouvernement est celui du dollar 1939. La production de cette pièce 1939 fut la plus importante (1 363 816) pour la période entre 1935 et 1957 et elle dépassa de beaucoup la demande de telle sorte qu'aucune pièce de 1$ ne fut frappée avant 1945 et que même plusieurs pièces "commémorative 1939" (158,084) selon mes lectures et recherches furent retournées et refondues en 1940.

Maintenant qu’en est –il de la refonte ailleurs qu’à la MRC. Le poids d’argent contenu dans les pièces canadiennes fait en sorte que lorsque la valeur du métal communément appelé BV (Bullion Value) est égale ou supérieur à la valeur faciale certaines personnes trouvent leur compte à faire fondre les pièces. On n’a qu’à penser aux bijoutiers, joailliers et autres métiers qui utilisent l’argent dans leurs activités quotidiennes. Lorsque le prix de l’argent devient égal ou supérieur au contenu d’une pièce il devient très intéressant et surtout plus pratique pour eux de faire fondre les pièces de monnaie qu’ils ont sous la main plutôt que d’acheter ou d’attendre leur approvisionnement en lingot. Tout d’abord pour bien comprendre le phénomène de la refonte quelques données technique sur le contenu en métal des pièces canadiennes. Une pièce de 5 cents datant de 1858 contient 0,346 once Troy (l’once Troy est la mesure reconnue dans le milieu pour le poids de l’argent) ce qui fait que lorsque la valeur de l’argent atteint 1,50$ l’once le contenu en argent de la pièce est égal à la valeur faciale ou nominale de la pièce. (En effet 1,50 x .0346 = 0,0519 cent.) Il en va de la même manière pour toutes les autres dénominations des pièces canadiennes en argent au travers des époques. Aujourd’hui alors que la valeur de l’argent est à plus de 42$ la valeur métallique de cette petite pièce se retrouve à plus de 28 fois sa valeur faciale soit 1,40$. Ce qui est vrai pour le 5 cents l’est aussi pour le dollar ainsi une pièce de 1$ qui contient 0,600 once Troy se retrouve à valoir plus de 25$ juste pour le contenu en métal. Examinons maintenant les périodes de fluctuation du prix du métal qui furent propice à la refonte :

  1. La première période de refonte se produisit en 1919-1920 la valeur de l’once Troy atteignit 1,59$ en argent canadien ce qui amenait la valeur d’une pièce de 50 cents à 55 cents. Les bijoutiers, les orfèvres et tous ceux qui avaient des besoins de posséder des lingots d’argent avait donc sous la main un approvisionnement constant et toujours disponible. Pour contrer ce phénomène la teneur en argent des pièces fut ramenée de .925 à .800
  2. La deuxième période arrive vers la fin des années 1960 (1967-1968) où le prix de l’once Troy tournant autour de 2,80$ canadien (ce qui portait la valeur d’une pièce de 25 cents à plus de 40 cents.) cette fois le gouvernement réagit en optant pour la fabrication des pièces en nickel.
  3. La troisième période eut lieu vers la fin des années 1970 et le début des années 1980 et en fût une majeure où le prix de l’argent atteignit des sommets oscillant entre 50$ et 52$ l’once Troy ce qui amena la valeur d’une pièce de 25 cents à une fourchette de variant de 7,50$ à 7,80$. Plusieurs pièces prirent alors le chemin des États-Unis pour y être refondu.
  4. Présentement nous sommes dans la quatrième période de refonte qui s’est amorcé vers la fin de 2009 et qui n’est pas encore terminé la valeur de l’once Troy variant dans une fourchette de 35$ à 48$ ce qui porte la valeur d’une pièce de 25 cents entre 5,25$ et 7,25$. Soit entre 21 et 29 fois sa valeur.

Comme on peut le constater les pièces en argent ont connues et connaissent encore aujourd’hui une vie plutôt mouvementée pour ne pas dire difficile. Maintenant qu’en est-il de la survie ou du taux de conservation des différentes effigies que l’on retrouve sur nos pièces? Il est bien évident que les pièces à l’effigie de la reine Victoria en particulier (on estime à moins de 1% le taux de conservation du nombre de pièces frappées) et celle du roi Edward sont celles qui ont le plus souffert de la refonte parce que :

  1. elles ont connu et connaîtront toutes les périodes de refontes autant celles des rappels de la monnaie royale que les autres,
  2. le nombre de collectionneurs était beaucoup moindre à l’époque des premières refontes.

Quant aux pièces à l’effigie des rois Georges et de la reine Élizabeth certaines dénominations pour certaines années sont déjà et seront de plus en plus difficile à trouver, mais la plus grande partie des pièces à l’effigie de la reine Élizabeth entre autre risque de n’être bientôt disponible qu’en condition MS car le BV fera en sorte qu’elles seront refondues.

Voilà pour la petite histoire des pièces canadiennes en argent et leur survie!

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