ainsivalavie a écrit :J'avais acquis il y a plusieurs années une pièce de 1 cent 1911 incirculée qui avait été nettoyée chimiquement par son ancien propriétaire. La couleur était d'un rose vraiment épouvantable.
J'avais décidé de faire à l'époque un test étant donné que j'avais peu à perdre. Ainsi, j'avais mis la pièce dans une petite enveloppe "kraft" des années 1960-1970 (La composition n'est pas exactement la même que celles de nos jours à ce que j'ai cru comprendre), et j'avais laissé celle-ci sur le chauffage une bonne partie de l'hiver.
J'avais été assez surpris du résultat obtenu, qui ressemble presque à un placage or. J'ai réessayé plus tard avec des pièces de 1 cent récente, et j'avais été incapable d'obtenir à nouveau ce même résultat.
Ainsi, j'ai l'impression que c'est les résidus chimiques restant sur la pièce, voire la fragilité de la patine compte tenu du nettoyage, qui mélangé avec la technique que j'avais utilisée, avait permis d'obtenir quelque chose d'aussi particulier.
Note: Je n’aurais jamais fait cette expérience si la pièce n'avait pas été nettoyée au préalable, puisque je n'aime pas vraiment les patines artificielles, et encore moins lorsqu'elles sont faites dans un but pour tromper un acheteur lors d'une vente. Ainsi, si je viens à vendre cette pièce, il est clair que je vais mentionner cette particularité.
Il est impossible de prévoir le comportement d'un métal patinable lorsqu'on veut lui faire subir une patine artificielle puisqu'il y a un trop grand nombre de facteurs qui vont influencer le résultat final: l'agent utilisé, la durée, la température, la composition de l'alliage. Ce dernier point a déjà une grande influence car la présence de petites quantités d'éléments mineurs ou des impuretés dans le métal vont modifier le résultat final. Dans ce cas, il est normal que les mêmes conditions de "corrosion" (puisque c'est est une) donnent des résultats différents sur des pièces produites dans des périodes très différentes, car leurs compositions chimiques fines sont différentes.
Le papier Kraft des années 60-70 renferme toujours des composés soufrés qui sont lentement dégagés et vont réagir avec le métal. Lorsque la couche est très mince (de l'ordre du micromètre), cela donne des bleus, des pourpres, des rouges, des verts ou des dorés selon l'épaisseur exacte. La couleur dépend alors presque uniquement de l'épaisseur de la couche d'oxydation, qui est due à des effets d'interférence lumineuse. Il aurait été intéressant de documenter l'évolution de la teinte avec le temps...
Lorsque la couche est plus épaisse, la couleur propre des produits de corrosion (oxydes et/ou sulfures métalliques + produits de réaction avec les saletés provenant du contact avec la peau) l'emporte et on obtient des bruns plus ou moins foncés.
On peut trouver sur internet des tas de recettes chimiques pour "patiner" du cuivre, des laitons, des bronzes, de l'argent...
J'ai déjà essayé de provoquer une patine "artificielle" en exposant une pièce de cuivre aux intempéries (soleil/pluie) pendant un été, mais les résultats n'étaient pas convaincants. Il faudrait que je refasse le tests en exposant les pièces pendant au moins un an...
J'ai aussi essayé de "patiner" des 1¢ neuves des années '70 en les remettant "à zéro" avec un nettoyage à l'acide dilué pour enlever toute patine originale et après les avoir soigneusement rincées et séchées, je les ai placées dans une petit four à 400 °F et en regardant l'évolution des couleurs avec le temps (aucun produit chimique, juste l'air ambiant). J'ai pu obtenir des tons de rouge/orange, des dorés et des tons de vert plus ou moins bruns/dorés. On peut ainsi avoir un certain "choix" de la couleur de la patine en contrôlant la température et le temps d'exposition.