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De l'argent sonnant à la monnaie virtuelle

Par Banque du Canada    |   Lundi le 1 décembre 2008

L’innovation financière offre aux gens de nouveaux moyens d’accéder à l’argent qu’ils détiennent sous la forme de dépôts. Il y a 50 ans, outre l’argent comptant, les chèques représentaient le moyen de paiement préféré des consommateurs et des commerçants. Au fil des ans, d’autres instruments de paiement se sont ajoutés, dont les cartes de crédit et de débit et les cartes prépayées, tant et si bien qu’en 2006, c’est par carte de crédit que les Canadiens ont acquitté la plupart de leurs gros achats. De fait, on a eu recours à ce mode de règlement pour quelque 45 % de la valeur totale des transactions effectuées, les cartes de débit et l’argent liquide ayant servi à conclure environ 30 % et 20 % des ventes, respectivement. Par contre, numériquement parlant, plus de la moitié des achats se font encore au comptant, et la valeur des billets de banque et des pièces de monnaie en circulation continue d’augmenter à un rythme annuel d’à peu près 5 %. Du fait qu’il est commode, anonyme et facilement accepté et qu’il a cours légal, l’argent jouit d’une popularité qui ne se dément pas. Et s’il constitue toujours le pilier de la Collection nationale de monnaies, celle-ci s’enrichit désormais de spécimens d’autres modes de paiement, conformément à sa mission qui consiste à acquérir des objets qui témoignent du patrimoine numismatique et économique du Canada.

En Amérique du Nord, l’utilisation des cartes privatives s’est propagée au cours de la première moitié du XXe siècle. Émises par des grands magasins et des pétrolières, ces cartes (habituellement faites de papier, de carton ou de plastique) permettaient à leur détenteur de se procurer des biens à crédit. Elles différaient toutefois des cartes d’aujourd’hui à deux égards : le solde devait être acquitté en entier à l’échéance et elles ne pouvaient servir qu’à acheter les produits offerts par l’émetteur.

Diners Club, la première carte réservée au paiement des frais de déplacement et de représentation, voit le jour aux États-Unis en 1950. Conçue à l’origine pour les voyageurs de commerce, elle permet de se procurer à crédit des biens et des services dans les restaurants et magasins participants. C’est avec le lancement, à la fin de la même décennie, des cartes American Express, Carte Blanche et de certaines autres, émises par des banques, que surgit l’idée du crédit renouvelable par étalement du remboursement, avec intérêts exigibles sur les soldes impayés.

Freinée par l’absence d’un réseau national et international, l’industrie de la carte de crédit ne prend réellement son essor qu’en 1966, par suite de la décision de la Bank of America d’accorder des licences d’exploitation de sa BankAmericard à d’autres institutions financières. Baptisée Chargex, la carte est introduite au Canada en 1968 à l’initiative d’un groupe de banques commerciales. Partout, on entend « Comptant ou Chargex? », slogan retenu pour la campagne publicitaire. À partir de 1977, la carte est commercialisée sous le nom de VISA, connu à l’échelle du globe. Également en 1966, un consortium de banques californiennes décide de faire concurrence à la Bank of America avec la carte MasterCard, qui sera offerte quelques années plus tard au Canada sous l’appellation Master Charge, « la carte maîtresse ».

Les cartes bancaires, qui permettent à leurs détenteurs d’accéder par voie électronique à leurs comptes de chèques et d’épargne, font leur apparition dans les années 1970. La collaboration de quelques-unes des grandes banques donne lieu, en 1984, à la fondation de l’Association Interac, dont le mandat est de mettre sur pied un système national grâce auquel les titulaires de carte pourront effectuer des retraits aux guichets automatiques de ses membres. Le service de paiement direct Interac débute en 1990 dans tout le pays : les consommateurs peuvent dorénavant régler leurs achats en glissant une carte dans un terminal installé chez le détaillant. Ces cartes de débit s’imposent rapidement comme moyen de paiement, au détriment surtout des chèques, leur plus proche équivalent sur support papier. Les Canadiens figurent parmi les plus grands utilisateurs de ce type de carte.

Il existe deux catégories de cartes prépayées : les cartes de commerçant - comme les cartes-cadeaux, les cartes de stationnement et les cartes d’appel, qui sont acceptées uniquement par l’entreprise émettrice - et les cartes à usages multiples, aussi appelées porte- monnaie électronique, qui offrent la possibilité de régler des achats auprès de différents détaillants4. Toutefois, les consommateurs canadiens ne semblent pas encore éprouver le même engouement pour ces dernières que pour les premières.

Cet article représente une partie de la publication nommée Si l'argent m'était conté - La collection nationale de monnaies du Canada de la Banque du Canada

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