Éléments de sécurité des billets de 1986 à 1991
Par thecanadiannumismatist | Dimanche le 23 février 2025
En 1974, alors qu’il lui restait encore trois coupures de la série multicolore à émettre, la Banque a chargé la société De La Rue de concevoir sa prochaine série de billets.
Les recherches ont été axées sur la mise au point de billets dont les caractéristiques déjoueraient les faussaires qui tentaient d’exploiter les avancées les plus récentes dans les domaines de l’impression et de la reprographie couleur.
La Banque a jugé que l’utilisation d’un seul élément principal de grande dimension, par rapport à d’autres dessins plus complexes qui lui avaient été proposés, augmenterait la sûreté des billets en facilitant la détection des défauts d’impression sur les billets contrefaits.
Planchettes (pastilles vertes)
Les planchettes, ou pastilles vertes, sont parsemées au hasard sur le billet et deviennent fluorescentes lorsqu'on place le billet sous une source de lumière ultraviolette. Elles sont mélangées à la pâte à papier durant la fabrication.
Les planchettes qui se trouvent sur la surface du billet peuvent être décollées avec un objet pointu et elles laissent alors un petit cercle blanc sur le billet. Il est peu probable que de faux billets présentent de telles pastilles.
Vignette de sûreté (OSD)
National Currency Collection
La vignette de sûreté est une caractéristique unique à la fine pointe de la technologie conçue par le Centre national de recherches du Canada. Il s'agit d'un carré de pellicule réfléchissante composé de fines couches de matériaux métalliques et céramiques qui passe du doré au vert quand on incline le billet. La vignette de sûreté ne peut être copiée par les procédés normaux d'impression et de photographie et elle ne se décolle pas. Elle figure au coin supérieur gauche de la face des billets de 20 $, de 50 $, de 100 $ et de 1 000 $ de la série actuelle.
La série Les oiseaux du Canada est la première dont les coupures de 20 dollars et plus ont été munies d’une vignette de sûreté. À la fine pointe des techniques de conception des billets de banque, la vignette consistait en un mince rectangle de pellicule qui passait du doré au vert lorsqu’on inclinait le billet, et visait à faire échec aux faussaires qui se servaient de photocopieurs couleur.
La coupure de 50 dollars sur laquelle la vignette de sûreté a été introduite comptait parmi les premiers billets du monde à intégrer un élément de sécurité réfléchissant de couleur changeante.
La vignette de sûreté est un bel exemple de collaboration canadienne en matière de recherche-développement. Le procédé consiste à appliquer sur les billets plusieurs couches très fines d’un matériau optique par évaporation sous vide à l’aide d’un canon à électrons. Mis au point par la Banque du Canada de concert avec le Conseil national de recherches, le produit final a nécessité la création d’équipement spécialisé.
Il a fait appel aux ressources de Vadeko International Inc. (une entreprise canadienne de robotique), de l’ULVAC North America Corporation (qui a assuré la fabrication de l’équipement), de 3M Canada Inc. (qui a conçu un nouvel adhésif), de la Compagnie canadienne des billets de banque limitée et de la British American Bank Note Company. Plus tard, la Banque a repris à son compte la fabrication de la vignette de sûreté et a commencé à commercialiser un fil de sécurité par l’entremise de la société De La Rue.
Portraits
Les portraits sont un élément traditionnel des billets de banque. Les traits du visage se prêtent très bien à la gravure sur acier, et c'est cette technique qui permet de représenter avec réalisme les détails que l'on trouve sur les billets authentiques. Notez la précision des traits autour des yeux, les cercles concentriques autour des pupilles, ainsi que les lignes fines des cheveux et du visage.
Sur les billets de la série de 1986, les portraits ont été agrandis pour profiter de la précision de la gravure et du fait que le public peut facilement reconnaître des irrégularités sur des portraits qu'il connaît bien.
Lignes multidirectionnelles
National Currency Collection
Le mot « CANADA » inscrit dans le ciel stylisé, au verso des coupures, était formé de lignes parallèles multidirectionnelles (1) destinées à faire obstacle aux faussaires en produisant un motif d’aspect ondé sur les photocopies. Les lignes multidirectionnelles sur le bord des billets (2) prenaient l’apparence de blocs uniformes de couleur pâle. Les billets comportaient également des planchettes (3) et des éléments gravés en taille-douce (4 et 5). La bande centrale, au recto, était composée de micro-caractères (6), par exemple BANK OF CANADA 50 BANQUE DU CANADA, tandis que l’arrière-plan présentait de fines lignes ondulantes qui étaient en fait des rangées de chiffres minuscules (7) correspondant à la valeur de la coupure. Enfin, les grosses coupures étaient munies d’une vignette de sûreté (8).
Microcaractères
À l'arrière-plan de la face du billet, on aperçoit des lignes graphiques qui sont composées en réalité de minuscules chiffres et caractères, invisibles à l'oeil nu mais que l'on distingue nettement à la loupe.
Le chiffre correspondant à la coupure se répète pour former les lignes ondulantes multicolores qui paraissent en arrière-plan sur la face du billet.
Les fines lignes se trouvant entre les larges bandes situées sur la face du billet forment la mention « Bank of Canada 20 Banque du Canada 20 », le chiffre représentant la coupure.
Impression en relief (Intaglio)
La gravure en taille-douce est utilisée pour imprimer les chiffres, le portrait, les armoiries, les grandes bandes, les signatures et le petit motif représentant les édifices du Parlement. Elle donne un relief que l'on peut sentir au toucher, mais cet effet diminue avec l'usure des billets.
La gravure en taille-douce est une technique qui consiste à graver à la main ou à l'eau forte des portions d'un dessin sur des planches en acier. Les parties gravées sont remplies d'encre, qui est ensuite transférée sur le papier sous très grande pression. Les diverses épaisseurs des couches d'encre produisent un effet tridimensionnel.
Numéro de série
Le numéro de série se compose d'un préfixe de trois lettres suivi d'un numéro unique à sept chiffres imprimé deux fois au dos de chaque billet de banque.
Papier
Le papier des billets de banque est fabriqué au Canada par Spexel Inc. et se compose à 75 % de fibres de coton et à 25 % de fibres de pâte kraft. Un billet authentique ne devient pas fluorescent lorsqu'il est placé sous une source de lumière ultraviolette, sauf les planchettes (pastilles vertes). (Parfois, les billets authentiques peuvent être fluorescents lorsqu'ils ont été lavés accidentellement avec certains détergents.)
Colour and Tint
La couleur est difficile à reproduire et une différence de ton peut être repérable si on compare un billet suspect à un billet authentique.
La coupure de 1 000 dollars a été réintégrée dans la nouvelle série pour remplacer celle de 1954, qui était toujours en circulation mais était dépourvue d’éléments anticontrefaçon modernes. Toutefois, en février 2000, au titre des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le crime organisé, le gouvernement fédéral a annoncé le retrait de tous les billets de 1 000 dollars. La Banque a cessé d’émettre cette coupure et a commencé à la retirer de la circulation en mai 2000.
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