Biographies - Histoire illustrées des monnaies et jetons du Canada - P.N. Breton - Numicanada

Histoire illustrée des monnaies et jetons du Canada

Biographies des principaux numismates du Canada

Robert Wallace McLachlan

Robert Wallace McLachlan

Montreal, Canada

Le sujet de cette esquisse est né en 1845, à Hochelaga, un des faubourgs séparés qui est devenu depuis, un des quartiers de la Ville de Montréal. Il est descendant de famille écossaise, son père William McLachlan venant de Lochwinnoch un village de Renfrewshire, Ecosse, en 1826 ; et sa mère Ann Stephen, de près de Dufftown en Banffshire en 1834.

Il commença à collectionner des monnaies vers 1857 étant encore un enfant : il avait contracté ce goût de la même manière que les enfants d'aujourd'hui collectionnent les timbres poste, et les grandes variétés de pièces qui circulaient en Canada avant l'émission de la nouvelle monnaie en 1870 lui donnèrent de grandes facilités pour l'exécution de ce travail. Ce goût de collectionner s'enracina chez le jeune Robert qui continua même après que la plus grande partie de ses camarades y eurent renoncé l'un après l'autre. Il avait peut-être hérité de ces dispositions car en récompense de sa persévérance il reçut en cadeau quelques pièces provenant d'une collection faite par son père et son grand-père. Après quelques années ses inclinations pour la numismatique s'accentuèrent et en 1863 sa collection était de 350 pièces, consistant en partie de monnaies étrangères qui alors étaient fréquemment en circulation. Durant cette année il fit la connaissance de M. J. L. Bronsdon qui alors était le numismate le plus enthousiaste du Canada, et reçut de lui une telle impulsion qu'avant la fin de l'année sa collection avait plus que doublé et comptait 750 pièces.

M. Bronsdon lui donna de bons avis et ses instructions firent de son élève qui n'était auparavant qu'un chercheur de vieux sous, un amateur sérieux et systématique. Dès lors il porta principalement toute son attention sur la collection canadienne et les avis qu'il reçut furent suivis avec tant de précision qu'il a formé la collection la plus complète connue des Monnaies et Médailles du Canada.

Vers ce temps, la société Numismatique de Montréal fut organisée mais M. McLachlan était considéré comme trop jeune pour en faire partie et ce n'est (q'en 1865 qu'il fut élu membre de cette société. Il a de suite pris une part active à ses travaux et n'a jamais manqué aux assemblées de cette société que lorsqu'il était absent de la ville. En 1872 la publication du journal Canadian Antiquarian fut commencé M. McLachlan en fut nommé un des éditeurs ; beaucoup de ses écrits ont paru dans les seize volumes qui jusqu'à présent ont été publiés : parmi les plus remarquables se trouvent : Un plaidoyer pour une monnaie artistique. L'Ecu de Henri VIII. Médailles de la guerre de 1812. Les premieis tuyaux à l'eau posés à Montréal.- La médaille Edward Murphy, aussi publié en pamphlet. - Le papier monnaie Cuvillier de 1837. - Médailles de Tempérance Canadiennes, aussi sous forme de pamphlet. - Le penny Glastonbury, aussi en pamphlet. Nos monnaies canadiennes les plus rares.- Médailles Louisbourg, en pamphlet.- Monnaies et médailles du Canada sous l'ancien régime, en pamphlet.- Pièces canadiennes émises en 1892,

Dans le journal Numismatique Américain il publia un supplément à Sandham's Coins of Canada et plus tard une série d'articles sur les monnaies canadiennes reproduit en volume sous le titre Canadian Numismatics cet ouvrage donne certainement la meilleure histoire alors connue des monnaies et médailles du Canada.

M. McLachlan représenta la société Numismatique et Antiquaire de Montréal à plusieurs des assemblées de la Société Royale du Canada. A l'une de ces assemblées il fit une lecture sur les Annales des monnaies de la Nouvelle Ecosse qui fut publiée dans le compte rendu de la Société Royale et sous forme de pamphlet. Sa brochure sur les Canadian Communion tokens est considérée comme la meilleure sur ce sujet.

En 1884 M. McLachlan fut élu membre correspondant de la société américaine de Numismatique et d'Archéologie de New-York et il envoya une lecture intitulée Une médaille indienne de Montréal qui fut lue à sa 25e convention annuelle et publiée dans le compte-rendu de la société.

Il fut aussi élu Membre Associé Etranger de la Société Royale Numismatique de Belgique et il prépara un travail qui fut lu au Congrès International de Numismatique tenu sous les auspices de cette société à Bruxelles en 1891. Cet ouvrage fut publié dans le compte-rendu du Congrès ainsi que sous forme de pamphlet.

M. McLachlan est aussi membre de la Société Numismatique de Londres depuis 1866.

Il continua d'ajouter à sa collection qui compte à présent plus de 8000 pièces ; c'est la plus considérable de la Puissance. Elle est particulièrement riche en monnaies et médailles canadiennes rares ; très peu de séries sont incomplètes et l'on y trouve des monnaies de tous les pays et de tous les âges. Les pièces de l'ancienne Grèce et Romaines sont bien représentées et parmi les dernières les familles et empereurs très rares seulement font défaut, mais les séries anglaises comprennent les plus beaux spécimens. Les séries de l'Europe Continentale, de l'Amérique du Sud et de l'Australie sont très avancées. M. McLachlan n'est pas un collectionneur intermittent, son travail est continuel. Son amour de cette science n'a jamais faibli et il est considéré dans son pays natal comme une autorité en Numismatique.


Adelard J. Boucher

Adelard J. Boucher

Montreal, Canada

Adélard J. Boucher, fondateur et premier président de la Société Numismatique de Montréal, est le huitième descendant, en ligne directe, de Marin Boucher, (frère de Gaspard Boucher, premier du nom venu au Canada et père de Pierre Boucher, le célèbre (Gouverneur des Trois-Rivières) qui quitta Langy, Evêché de Mortagne, (Perche, France,) pour venir s'établir au Canada, à la rivière St. Charles, vers le commencement du 17e siècle. Il est né à Maskinongé, le 28 juin 1835 ; il est le fils de feu le Dr. F. X. Olivier Boucher et de Dame Emélie Munro, et petit-fils du Lieut.-Colonel Boucher, seigneur de Carufel et Maskinongé et dernier survivant (décédé le 26 août 1861) des officiers de l'ancien régiment Royal Canadien Volontaire, dans lequel il était entré fort jeune, comme enseigne de la compagnie de Bleury.

Ayant perdu ses parents en bas âge, le jeune Boucher fut envoyé par ses oncles, MM. Frs. Ant. et Joseph LaRocque, qui s'étaient chargé du soin de son éducation, au collège du Mt. Ste. Marie, célèbre institution catholique du Maryland, E. U., où il passa six ans, (1845-50). En 1851, nous le retrouvons au Séminaire d'Issy, à Paris, et l'année suivante, au collège de la Providence, des RR. PP. Jésuites, à Amiens, France. De retour au Canada il suivit pendant quelque temps la cléricature de droit dans le bureau de l'Hon. Geo. Et. Cartier, d'alors ; puis, il devint en 1854, secrétaire du chemin de fer Montréal et Bytown.

Il épousa, cette même année, Melle Philomène Rousseau, et de cette union naquirent quatorze enfants, dont sept survivent. L'aîné de ses fils, François - d'abord élève de léminent violoniste virtuose Prume, puis du Conservatoire Royal de Musique, de Liège, Belgique, est devenu l'un de nos artistes les plus estimés, et est actuellement établi à Péru, Nébraska, où il est chargé de la direction de la musique à l'Ecole Normale de l'Etat. L'une des filles de M. Boucher (Joséphine) entrée, il y a huit ans, comme religieuse à l'Hôtel-Dieu de Montréal, est devenue en 1888, l'une des quatre fondatrices du nouvel Hôtel-Dieu de Windsor, Ontario.

En avril 1855 M. Boucher fut nommé par le Procureur-Général, l'Hon. L. T. Drummond, secrétaire du bureau, nouvellement organisé, de la Commission Seigneuriale et remplit cette charge jusqu'à l'hiver de 1858, lorsqu'il s'en démit pour contester le mandat du comté de Maskinongé à M. J. B. Eric Dorion, surnommé Enfant terrible ; mais, à la suite de plusieurs rencontres avec cet adversaire, il se retira de la lutte en faveur de M. M. Caron, qui remporta l'élection.

M. Boucher fonda, en 1859, avec la co-opération des RR. PP. Oblats, la Maîtrise St. Pierre, qu'il dirigea pendant deux ans. En s'acquittant fidèlement des fonctions de ses diverses charges, il trouva encore l'occasion de consacrer ses loisirs à la culture de lart musical, pour lequel il avait toujours éprouvé un attrait très prononcé. Depuis 1853, M. Boucher a rempli la charge d'organiste ou de maître de chapelle à St. Patrice, à St. Pierre, a St. Jacques, au Gésu et à St. Jean-Baptiste de Montréal. Il a établi la société Ste. Cécile, l'Orphéon Canadien, et autres organisations artistiques ; et les brillants succès obtenus dans les nombreuses soirées données par ces sociétés, sous sa direction, à Montréal et ailleurs - notamment par le choeur du Gésu qu'il a conduit pendant plus de vingt ans - sont encore présents à lesprit de tous les habitués de nos concerts.

A l'époque comparativement reculée dont nous parlons il y a une quarantaine d'années - non seulement le commerce de musique dans cette province était exclusivement entre les mains de quelques importateurs anglais, mais notre population artistique canadienne française devait forcément se contenter des seules publications musicales émanées des Etats-Unis et de l'Angleterre. Nos maisons d'éducation, nos sociétés chorales, voir même nos choeurs d'église étaient dans le plus complet dénûment. Désirant porter remède à ce regrettable état de choses, M. Boucher établit à Montréal, en 1861, de concert avec MM. Laurent & Laforce, la première maison de musique canadienne-française. Plus tard, la maison prit la désignation de Boucher et Manseau. En 1868, s'adjoignant M. Arthur Lavigne, il dotait Québec de la première maison de musique français, sous le nom de Boucher & Lavigne. Depuis 1870, M. Boucher a continué seul, à Montréal, l'exploitation de cette intéressante branche de commerce, éditant successivement les revues artistiques les Beaux Arts, le Canada Muscal et le Journal Musical. Le succès de cette maison est depuis longtemps solidement établi, et sa clientèle toujours croissante se recrute, non seulement dans toutes les parties de la Puissance, mais encore dans tous les centres américains où se rencontrent nos compatriotes.

Une superbe pièce d'argent de 8 Sueldos portant le buste militaire de Bolivar, que M. Boucher reçut en change, en parcourant la Seigneurie de DeRamezay, en 1858, le frappa particulièrement par sa grande beauté et son type peu ordinaire. Peu de temps après, un ami employé, comme lui- même, à la Commission Seigneuriale, lui remit plusieurs petites pièces de cuivre provenant des Trois-Rivières, et dont les désignations se rencontraient souvent dans les documents officiels qui lui passaient par les mains, il tenait les premiers liards, deniers tournois et doubles tournois qu'il eut rencontrés. Vers le même temps, il devait à l'amabilité d'une dame américaine un itzibou d'argent, du Japon. Il n'en fallut pas davantage pour fixer son attention sur cette source d'investigations intéressantes et nouvelles au Canada. La première collection numismatique du pays était en voie de formation, et l'heureux possesseur dans son désir ardent d approfondir et de systématiser ce charmant sujet d'études, songeait déjà à l'organisation d'une société qui ferait jaillir la lumière sur cette branche de la science jusque là complètement ignorée au pays.

Une communauté d'idées rapprocha bientôt M. Boucher de M. Stanley C. Bagg, de Montréal, qui, lui aussi, avait un goût très prononcé pour les antiques et possédait déjà une petite collection de pièces romaines et grecques. La proposition qui lui fut faite d'établir une société numismatique fut accueillie avec empressement. M. Joseph A. Manseau, l'associé de M. Boucher, bibliophile distingué et chercheur ardent, accepta volontiers de faire partie de la nouvelle société. M. le Major L A. Huguet-Latour, qui a considérablement enrichi de ses précieuses recherches l'histoire de notre province, fut le quatrième à s'inscrire. C'est donc par ces messieurs que fut établi, le 9 décembre 1862. la Société Numismatique de Montréal, la piemière au Canada - pendant près de 30 ans la seule - et la troisième, croyons-nous, fondée en Amérique. La société ne tarda pas à faire de nombreux adeptes, parmi lesquels nous devons signaler MM. Joshua L. Bronsdon, James Rattray, Alexander Murray, James Ferrier, J. E. Guilbeault, Daniel Rose, Joseph Royal, William Notman et Hector Peltier.

En 1866, l'association ayant pris un accroissement considérable, le goût des antiquités supplanta à tel point, chez la majorité des membres, l'idée première des fondateurs, que l'on modifia le nom primitif de la société en celui plus général de Société Numismatique et Archéologique de Montréal et sous ce titre, elle a continué à se maintenir, à prospérer même, et a pu, le 15 décembre, en 1887, célébrer avec éclat ses noces d'argent, sous la présidence distinguée du marquis de Lansdowne, Gouverneur-Général de la Puissance.

M. Boucher disposa par encan public en 1866, de la première collection numismatique qu'il avait formée, collection qui lui avait valu un Diplôme d'honneur et un premier prix à l'Exposition Provinciale de 1863, où il l'avait exhibée. Son catalogue renfermait 726 lots. La vente se prolongea pendant trois soirs - les 22, 23 et 24 février et fut conduite par M. John J. Arnton. Elle produisit près de $400, montant fort satisfaisant, si l'on considère que des pièces aussi recherchées que les Bout de l'Isle et la Banque en côté se sont vendue ou plutôt données pour 50 cents et 35 cents, respectivement chacune.

Cette première vente de M. Boucher fut suivie de celle de M. James Rattray, en novembre 1866, et de celles de M. Wm. V. B. Hall et de M. H. Laggatt, (collection Bronsdon,) en 1867. Nous ne pensons pas qu'aucune autre vente publique de monnaies et de médailles ait eu lieu au Canada depuis 1867.

En disposant ainsi de sa collection. M. Boucher ne songeait, cependant, pas plus à briser avec son étude favorite - la numismatique - qu'il ne renonçait à collectionner de nouveau. Stimulé par un goût toujours croissant, aidé de son expérience première, ainsi que des conseils éclairés de plusieurs numismates des plus distingués de l'étranger, - entre autres de M. E. Zay, de Paris, - (G. Sambon, de Rome, - W. S. Lincoln, de Londres, et Lyman H. Low, de New-Vork,) il se remit courageusement à l'oeuvre et il a réussi à réunir, de nouveau, la collection générale la plus complète et la plus variée, probablement, que l'on puisse rencontrer au pays. Les superbes collections canadiennes de MM. Thos. Wilson, R. W.. McLachlan et Gerald Hart l'emportent - nous le reconnaissons - sur celle de M. Boucher, pour les monnaies du pays : mais, nous ne connaissons pas de cabinet où figurent en séries aussi complètes les émissions officielles de la plupart des pays de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique, de l'Océanie et des deux Amérique. Sa série Papale est surtout remarquable ; une cinquantaine de Pontificats, datant du onzième siècle, s'y trouvent abondamment représentés. Ses séries française, russe, suisse, mexicaine, ainsi quecelle de Princes-Evêciues de Liège (ville où M. Boucher a résidé plusieurs mois, en 1876,) sont également tort intéressantes.

M. Boucher est Fellow (Membre honoraire) de la Société Numismatique et Archéologique de Montréal et Membre correspondant de la Société Numismatique et Archéologique de New-York.


Gerald E. Hart

Gerald E. Hart

Montreal, Canada, auteur de The Fall of New France.

M. Hart est descendant de vieille famille anglaise Canadienne, ses ancêtres étant des premiers colons qui s'établirent au Canada sous le Pavillon Anglais et naturellement l'histoire de son pays natal a été l'objet d'une étude spéciale de sa part. Il est né à Montréal le 26 mars 1849. Son père Adolphus Hart était un membre du barreau très connu : son grand-père paternel Aaron Hart, officier commissionné de l'Etait-Major du Général Amherst lors de la conquête du Canada par les anglais en 1760, s'établit à Trois-Rivières où il devint un riche propriétaire de cette localité. M. Hart fit ses premières études à Montréal. Sa famille étant allée demeurer aux États-Unis il continua ses études aux excellentes écoles publiques de New-York et de retour au Canada il termina son éducation à l'académie anglaise de Lawlor, à Trois-Rivières. M. Hart s'étant livré au commerce à sa sortie du collège ne put consacrer beaucoup de temps à la littérature, néanmoins ses études lui ont été utiles pour ses écrits. La plus grande partie de ses loisirs furent accordés à des travaux de sociétés et spécialement de la Société Numismatic[ue et Antiquaire de Montréal de laquelle il a été secrétaire pendant plusieurs années. Avant sa grande vente à Boston, M. Hart possédait la plus belle bibliothèque en Canada d'ouvrages Canadiens, éditions originales et antérieures à 1820 ; elle surpassait même la collection de la Bibliothèque du Parlement d'Ottawa et peu de collections étaient supérieures à la sienne même aux Etats-Unis.

M. Hart commença à collectionner dès son bas âge. Avant que les sous furent retirés de la circulation par Sir Francis Hincks en 1870, M. Hart avait le choix des sous reçus par le Star et le Witness tous les matins et de cette façon il a obtenu un grand nombre de variétés très rares. Il forma plusieurs collections avec ces pièces ainsi qu'avec les achats qu'il faisait dans les ventes en Angleterre, en Allemagne et a New-York. Il vendit pour $2500 au gouvernement d'Ottawa en 1880 une collection qui comprenait un grand nombre de pièces toutes de monnaies et médailles canadiennes. Il en avait fait un catalogue raisonné que le gouvernement devait publier et lui donner $500 en plus, mais il ne fut pas publié. Il a vendu deux autres collections considérables à l'encan à New-York et il lui en reste encore une assez riche pour lui faire passer agréablement son temps. Ses spécialités ont été celles des pièces Canadiennes, Anglaises, Françaises, Grecques et Romaines et il possédait des pièces uniques et de grande valeur ; en outre la Numismatique lui est redevable de bon nombre de découvertes dont plusieurs sont mentionnées dans ce livre comme variétés Hart. Il est aussi en possession d'une magnifique collection de papier-monnaie émis par des particuliers et par des banques lors de la Rébellion de 1837-38. M. Hart fut un des premiers membres de la Société Numismatique et il en est à présent membre à vie. Il assure avec raison que la Numismatique est d'un grand secours pour l'étude de l'histoire et recommande à tous ceux qui s'intéressent aux études historiques de former une collection quand même elle ne serait pas considérable.


LS. Joseph Casault

LS. Joseph Casault

Ottawa, Ont., Canada

Monsieur Casault est né à St. Thomas de Montmagny le 9 mai 183S. Il entra au service du Conseil Législatif à Toronto en 1857 sur la recommandation de feu Sir Et. P. Taché, alors Orateur du Conseil Législatif. Il fut transféré en 1858 à la Bibliothèque Parlementaire où il est encore.

M. Casault épousa à Toronto, en premières noces, Melle Lucie-Adeline Rocque en 1859; puis Melle Philoniène Alain, de Québec, en secondes noces, en 1862. Dès son entrée au service civil M. Casault s'occupa de collectionner des ouvrages d'histoire et de littérature du Canada, mais sa collection la plus complète est celle qui se rattache aux difficultés religieuses au Canada. M. Casault dont les goûts Numismatiques se reveillèrent dès le bas âge, alors qu'allant à l'école il amassait tous les sous neufs qui lui tombaient sous la main, ne commença à collectionner qu'à l'âge de 27 ans et il se passionna tellement pour la numismatique qu'à l'age de 40 ans il possédait un fort noyau de collection qu'il augmenta sans relâche.

En 1880, le Gouvernement d'Ottawa ayant acheté la collection Hart, cette collection fut placée au centre de la Bibliothèque où elle se trouve encore sous les soins de M. Casault qui la améliorée depuis d'autant qu'il a pu avoir les fonds nécessaires placés à sa disposition. A part celle du Gouvernement M. Casault possède la plus complète collection d'Ottawa et une en outre des meilleures du Haut-Canada. M. Casault est le type du gentilhomme et est très considéré parmi ses confrères Numismates tant d'Ottawa que de l'étranger.


Thomas Wilson

Thomas Wilson

Clarence, Ont., Canada

Monsieur Thomas Wilson est né à Montréal le 7 décembre 1825, il est par conséquent âgé aujourd'hui de 68 ans.

Monsieur Wilson n'avait que sept ans lorsque sa famille quitta Montréal pour Grenville, Québec, où elle demeura une quinzaine d'années : c'est dans cette dernière place que le jeune Thomas fit ses études à l'école du village. Sa famille quitta Grenville vers 1848 pour Cumberland dans le Haut Canada et quelques années plus tard il s'en alla à Buckingham avec un de ses frères, finalement il s'établit à Clarence, Ontario, en 1858, dans le commerce général. En 1860 M. Wilson épousa Melle Pridham de Grenville laquelle vit encore. De cette union sont issus trois enfants, une fille et deux garçons. En 1870 M. Wilson commença une collection des monnaies du Canada qui ne le cède aujourd'hui qu'à une seule. Quatre ou cinq pièces de quelque importance lui manquent seulement, mais à considérer la bonne condition de chacune de ses pièces, sa collection n'a pas d'égale. M. Wilson est retiré des affaires depuis 1886 et a laissé son fils aîné Arthur à la tête de son commerce qui ne cesse d'augmenter sous son habile direction.


Reverend Pere Jos. Michaud, C.S.V.

Reverend Pere Jos. Michaud, C.S.V.

Montreal, Canada

Le Révérend Père Michaud, né à Kamouraska le 1er avril 1823, est le fils de M. Joseph Michaud et de Charlotte Michaud tous deux de Kamouraska. Il entra au collège Ste. Anne la Pocatière en 1838 puis dix ans après chez les Frères St. Viateurs, à Joliette. En 1852 il fut envoyé par ses supérieurs à Victoria, Ile Vancouver, où il fut ordonné prêtre en 1854, lors de son séjour en cette ville il dirigea les travaux de la Cathédrale de Victoria.

En 1868 il accompagna le deuxième détachement des Zouaves Pontificaux à Rome et fut chargé par Monseigneur Bourget d'étudier les plans de St. Pierre de Rome pour la Cathédrale de Montréal. Après un séjour de dix-huit mois il revint à Montréal où il exécuta un modèle en bois qui a servi à l'exécution de notre Cathédrale St. Pierre de Montréal, laquelle fut commencée en 1870, et depuis la mort de l'architecte Bourgeault il en a constamment surveillé et conduit tous les travaux : depuis cinq ans il n'a pas un moment déserté son poste ; la Cathédrale est bien son oeuvre. Ses capacités l'ont fait choisir en différentes occasions comme arbitre dans des travaux fort importants ; et il fut un de ceux qui furent chargés de l'assainissement des Chambres d'Assemblées à Ottawa.

En 1884 le Révérend Père Michaud se livra dans ses heures de loisir à la Numismatique et il serait désirable que son exemple fut suivi par les communautés religieuses, car en moins de dix ans il a réussi à former une des plus belles collections de monnaies du pays ; elle comprend de grandes raretés telles que le Castor du Nord-Ouest, le McAuslane, le Ropery, plusieurs Jetons du Bout de l'Isle etc, etc. Le Rev. Père Michaud est à l'Inst tution des Sourds-Muets à Montréal depuis 1880 et il destine sa collection à cette Institution.


Jos. Leroux, M.D.

Jos. Leroux, M.D.

Montreal, Canada

Le docteur Leroux est né à St. Augustin, Comté des Deux-Montagnes, dans la Province de Québec, le 9 avril 1849. Son père Dieudonné Leroux et sa mère Domithilde Allaire étaient tous deux Canadiens-Français et comme beaucoup des anciennes familles canadiennes furent assez heureux dans leur union pour être avantagés d'une famille de vingt-deux enfants dont 9 garçons et 5 filles survivent.

L'on ne doit pas supposer que le sujet de cette esquisse reçut une attention toute spéciale pendant ses premières années, mais ses parents connaissant la valeur d'une bonne éducation envoyèrent te jeune Joseph à lecole à l'âge de 5 ans, et à lage de 12 ans nous le trouvons comptant sur ses propres ressources pour faire son chemin. A l'âge de dix-neuf ans il entra à l'Ecole Normale Jacques-Cartier de Montréal où il lit tant de progrès qu'il put commencer à enseigner comme premier profes-seur dans une école modèle de campagne en 1871. En 1873 il se maria avec Melle Marie G. Mitchell et ne voulut pas suivre l'exemple de ses parents, car deux enfants seulement, un garron aujourd'hui âgé de quatorze ans et une fille de douze ans furent les fruits de cette union. En 1877 le Gouvernement Provincial de Québec lui accorda un diplôme académique et l'année suivante il visita l'Europe pour étudier les différents systèmes d'éducation du continent. En 1879 la maladie le força à revenir et à abandonner l'éducation ; cette même année il commença l'étude de la médecine à l'Université Laval et en 1881 reçut ses degrés de Bachelier puis ceux de médecin en 1883.

Le docteur Leroux commença à collectionner en 1876 et se livra avec ardeur à l'étude de la Numismatique. En 1882 il publia un catalogue des monnaies canadiennes et en 1883 son Atlas Numismatique du Canada, qui eut un grand succès. Il publia aussi en 1885 Le Vade Mecum des Collectionneurs et en 1886 Le Collectionneur un journal mensuel, mais sa publication la plus importante fut celle de son Médailler du Canada, en 1888 augmenté d'un supplément en 1890; une édition révisée et augmentée de ce dernier ouvrage a été publiée en 1892. Comme on le voit le docteur Leroux a bien mérité des amateurs numismates en faisant connaître aux collectionneurs de monnaies et médailles par la gravure l'importance d'une collection de ce genre. L'encouragement qui fut donné largement à ses ouvrages n'était que mérité et très peu d'écrivains ont l'avantage du docteur qui a pu placer en bien-fonds le produit de la vente de ses oeuvres.

Le docteur Leroux pratique toujours sa profession et quoique moins actif dans la Numismatique depuis un an ou deux, consacre encore ses heures de loisir à l'étude de ce qui a été l'occupation d'une bonne partie de sa vie.


F.R.E. Campeau

F.R.E. Campeau

Ottawa, Ont., Canada

Le Chevalier Fabien René Edouard Campeau est né collectionneur car dès son enfance il amassait tout ce qui lui tombait sous la main, insectes, minéraux, curiosités de tous genres et naturellement les vieux sous et les médailles. Depuis une vingtaine d'années il ne s'occupe plus que de numismatique et quoique sa collection soit universelle, il donne particulièrement son attention aux pièces canadiennes et surtout aux médailles. Il est un des rares collectionneurs qui conserve les pièces en double et la plupart de ses médailles sont fleur de coin et en bronze. Sa collection est dune grande valeur. Cest un chercheur enthousiaste et la numismatique lui est redevable de plusieurs découvertes. Il a tant de passion pour cet amusement qu'il passerait tout son temps à collectionner, mais ses nombreuses occupations l'en empêchent. La biographie suivante fera connaître ce numismate distingué.

Né à Québec le 8 juillet 1844 il fit ses études commerciales et classiques au Collège de Lévis et au Séminaire de Québec. Il fut employé plusieurs années dans le commerce de bois et de ferronnerie. En 1871 il laissa la maison Chinic & Beaudet, de Québec, où il fut employé longtemps comme comptable et caissier, pour entrer au Ministère du Revenu de l'Intérieur, où il est encore. Depuis ce temps il n'a cessé de se dévouer à toutes les oeuvres utiles de la Capitale tant au point de vue religieux et philantropique qu'au point de vue national et même commercial. En 1878 il fonda la Société de Secours Mutuels des Franco-Canadiens dont il fut élu président. Elu Commissaire des Ecoles Séparées en 1879 il est nommé président du bureau en 1886. En 1882 il devint président de l'Orphelinat St. Joseph. En 1883 il est unanimement choisi comme président de la succursale No. 28 de l'Association Catholique de Secours Mutuels, dont il devint par la suite Député Suprême.

La même année pour le récompenser de son dévouement on le fait chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre et les Hurons de Lorette le nomment Grand-Chef Honoraire, sous le nom de (On8e de Ak8endaeriti) L'homme dévoué titre qui n'a jamais été décerné à d'autre blanc qu'au marquis de Lorne. En 1886 il est choisi comme président général de la société St. Jean Baptiste de la Capitale ainsi que président de l'Institut Canadien Français. I1 est la même année nommé représentant au Canada de la société des Chevaliers Sauveteurs des Alpes Maritimes et Délégué général de l'Alliance Française et le gouvernement français lui-même lui donne les Palmes Académiques avec le titre d'Officier d'Académie. Em 1887 il est élu directeur de la société de Colonisation du Lac Témiscamingue dont il est actuellement le président. La même année le Rajah des Indes, Sir Sourindro-Mahum-Tagore, lui envoie l'Etoile de Mérite et il est plus tard nommé avocat de St. Pierre. En 1890, il prend une part active à l'établissement d'une manufacture nommée Ottawa Canning Co., Limited, et en devient le Vice-Président. Le couronnement de cette vie active et méritoire est cependant son élection en janvier 1893 comme membre du Conseil Municipal dans le quartier St. George où jamais encore aucun Canadien-Français n'avait été élu. Le Chevalier Campeau est aussi auteur et membre de plusieurs sociétés littéraires, scientifiques et philantropiques tant du pays que de l'étranger, membre correspondant de la Société Numismatique et Archéologique de Montréal, et président de la Société Numismatique d'Ottawa dont il est un des fondateurs.

Son blason est un écusson portant un paysage ; un plateau avec wigwams (camp), au bord d'un lac (eau), au fond une montagne plantée d'une croix. Le chef est d'azur avec étoile d'argent et le tout est surmonté d'un casque à visière de Chevalier. Sa devise est : Je laisse dire.


Alfred Desroches

Alfred Desroches

Montreal, Canada

Monsieur Alfred Desroches est né à la Pointe-aux-Trembles, près de Montréal, le 29 mars 1939, après qu'il eut reçu une éducation primaire à l'école modèle de son village, à l'âge de onze ans ses parents l'envoyèrent au Collège de l'Assomption. Il étudia trois années et en sortit en 1853 pour entrer en apprentissage à Montréal chez Messieurs Bohle & Henderey, orfèvres, aujourd'hui la maison Henderey & Leslie rue St. Pierre. En 1863 il alla sétablir à Terrehonne. Cette même année l'Honorable Edouard Masson forma la compagnie de Volontaires de Terrebonne, faisant partie du 12e bataillon de la Province du Bas-Canada, et M. Desroches entra dans cette compagnie comme sous-officier, et en 1866 accompagna ce bataillon sur les frontières du Canada, lors de la deuxième invasion des féniens, où il resta trois mois sous les armes. En 1868, M. Desroches retourna à Montréal à l'emploi de la même maison, position qu'il occupe encore à présent. M. Desroches épousa en premières noces, en 1860, Melle Julie Gervais, de la Pointe-aux-Trembles et de cette union il eut quatre enfants dont une fille seulement survit ; et en secondes noces, en 1874, à Madame Philomène Biron, de Montréal, qui était veuve de David Bohle, un de ses patrons ; de cette dernière union il neut qu'une fille qui vit encore. M. Desroches est le fils de Joseph Desroches et de Emilie Marion, tous deux de la Pointe-aux-Trembles, et est un descendant direct d'un des premiers colons au Canada. Quekiues notes sur cet ancêtre de M. Desroches seront d'un grand intérêt.

M. Jean Desroches arriva à Québec, en 1641, et en 1642 faisait partie de l'escorte de de Maisonneuve à son arrivée à Montréal et le premier mariage célébré à Ville-Marie, le 18 novembre 1647 fut celui de ce même Jean Desroches, de la paroisse de Sainte-Lucie, près d'Autun, avec Françoise Godé, de la paroisse de St. Martin-Digé. dont le père et la mère habitaient déjà Montreal.

Il obtint, en 1650, des concessions de terres, lesquelles terres et maisons de Jean Desroches, d'après le Plan de Ville-Marie de l'abbé Faillon, en 1672, se trouvaient situées à l'encoignure des rues Notre-Dame et Saint-François-Xavier. Une autre de ces terres est encore connue sous le nom de Ruisseau Desroches à la Pointe-aux-Trembles. Jean Desroches se distingua dans plusieurs rencontres avec les sauvages. M. Alfred Desroches ainsi qu'un de ses frères, Joseph, possèdent tous les contrats de mariage, de concessions de terres, etc., documents authentiques qui prouvent qu'ils sont les seuls descendants directs de Jean Desroches possédant les preuves à l'appui de leurs prétentions. M. Alfred Desroches désirant connaître l'histoire de son pays crut qu'il ne pouvait mieux y arriver qu'en étudiant ses monnaies : aussi nous le trouvons, en 1881, livré à l'étude de la Numismatique et travaillant sans relâche à former une collection qui devint une des plus riches du Canada. En 1891, il la vendit à M. P. N. Breton, de Montréal, pour une somme assez ronde et recommença une seconde collection avec les pièces en duplicata qu'il possédait ; il vendit encore cette deuxième collection au même, en 1892, et comme M. Desroches est un sage il appliqua le produit de la vente de ses collections augmenté de ses épargnes à l'achat de biensfonds : aussi trouve-t-il aujourd'hui que la Numismatique procure non-seulement l'avantage de connaître l'histoire de son pays mais aussi le bien-être, et comme ses ancêtres il aura mérité la considération et le respect de ses concitoyens.


F.X. Paquet

F.X. Paquet

Ottawa, Ont., Canada

Monsieur F. X. Paquet est né à Québec le 12 janvier 1845, mais il passa sa jeunesse à St. Jean-Port-Joli, et en 1859, il fut confié au Collège de Ste. Anne la Pocatière où il resta six années; en 1865, il étudia le notariat sous le notaire T. Michaud, Régistrateur du Comté de l'Islet, à St. Jean-Port-Jolie. Il abandonna l'étude du notariat, en 1869, pour être nommé agent général et télégraphiste sur le Grand Tronc, le Lévis et Kennebec, et le Québec, Montréal, Ottawa et Occidental, positions qu'il occupa de 1869 à 1882.

M. Paquet commença à collectionner les insectes, en 1876, et les monnaies en 1880. Il fut nommé au Ministère des Travaux Publics en 1883, dessinateur dans les bureaux de l'architecte en chef où il est resté jusqu à ce jour. La même année il fut chargé d'enluminer l'adresse présentée par la ville d'Ottawa à la Princesse Louise à son retour des Bermudes et en 1887 enlumina sur satin l'adresse présentée par la Société St. Jean-Baptiste d'Ottawa à Sa Majesté la Reine Victoria à l'occasion de son Jubilé. M. Paquet excelle dans la peinture à l'eau sur satin, velin, papier, etc., et a exécuté des centaines de dessins à la plume parmi lesquels un bon nombre des pièces représentées dans ce livre. En 1888, il commença une collection de timbres-postes qui comprenait déjà 3800 pièces lorsqu'il la vendit en 1891 pour consacrer toutes ses heures de loisirs à la collection des monnaies et médailles en général mais plus particulièrement du Canada, aussi s'est-il jeté avec ardeur dans ce travail et par le moyen d'échanges il devint bientôt en possession d'une collection considérable, laquelle a obtenu plusieurs prix et médailles à la dernière exposition d'Ottawa, en septembre dernier. Elu secrétaire de la Société Numismatique d'Ottawa, en 1891, il cumule aujourd'hui cette charge avec celle de surintendant des échanges de cette société.

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